lundi 12 janvier 2009

Nouveautés en écoute cette semaine



Yves Jamait
Je passais par hasard

"Je passais par hasard". Voici un titre qui en dit long sur le parcours d'Yves Jamait. Sa biographie officielle le confirme : ce chanteur aux airs bohêmes est arrivé un peu par hasard dans le milieu de la musique. Né à Dijon, il a débuté sa carrière en 2003 avec "De Verre en Vers" avant de revenir dans les bacs trois ans plus tard avec "Le Coquelicot". Et pour le troisième tome de son oeuvre, "Je passais par hasard", il bénéficie d'une présence médiatique relativement forte, qui lui permet de remettre au goût du jour un style un peu désuet - la chanson à textes - et pourtant si digne d'intérêt. Yves Jamait n'hésite pas à jouer avec son organe pour en faire sortir des sons écorchés et bruts. Armé d'instruments en vogue au début du siècle, dont un fameux accordéon, il chante les désillusions de l'amour ("Quitte-moi"), la difficile rupture avec la culture et les racines ("Nous nous reverrons"), les déchirures ("Je passais par hasard") ou encore l'éternelle impression de solitude que chacun éprouve durant sa vie. Un brin désabusé, il pose un regard à la fois amusé et plein d'espoir sur l'existence.

Les Ducs

Anita


Imaginez un monde où Jaques Brel côtoierait sur un même disque les Guns’n’roses ! Imaginez un monde où la chanson française côtoierait le rock brut de décoffrage.S’il est un groupe qui sache s’affranchir des genres, c’est bien Les Ducs qui livrent avec « Anita » un disque aux sonorités diverses et variées. Si en guise d’ouverture « Le fils de Satan » fait la part belle à la chanson française, avec ça et là les influences marquées du grand Brel, « La Blouse de l’étudiant » frappe du poing sur la table dans un rock dont le final n’est pas sans rappeler « Paradise City » des Guns’n’Roses. Improbable certes, mais pourtant tout à fait convainquant.C’est ainsi que se décline « Anita », un savoureux mélange des genres puisant ses racines dans la gravité, le loufoque et le cynisme. Ce premier opus se déguste avec délectation et saura séduire les amateurs de bonne musique.


Cheick-Tidiane Seck
Sabaly

Parfois, il devient commun de dire que tel artiste n’est plus à présenter. En ce qui concerne le Malien Cheick Tidiane Seck, cette phrase est tout à fait valable. Celui que l’on surnomme le guerrier dans le milieu roule sa bosse depuis plus de 30 ans. De Paris à Bamako, en passant par New York, l’Inde ou Londres, il est de tous les combats, dans tous les styles de musique.Cinq années après MandinGroove, le voici à nouveau dans les arènes de la musique. Son nouvel opus groove. Lorsque le CD démarre, on ressent tout de suite cette idée du « live » qu’il affectionne tant. Et c’est ce qui fait le charme de sa musique, loin de tout calcul commercial, emprunte des rythmes du monde. De nombreux invités : Manu Dibango, Paco Séry, Mariam (la femme d’Amadou), Dee Dee Bridgewater ainsi le griot Kassé Mady Diabaté. Un savant mélange d’instruments traditionnels ouest africains et d’instruments modernes. Un carrefour de voix et de musiques.


Niou Bardophones
Champ d'ânes

Découvrez Niou Bardophones!

Un deuxième disque... trois ans plus tard.Un groupe vit de ses rencontres et de ses tentatives. Pour les Niou Bardophones, il y a eu plusieurs concerts et beaucoup de rencontres. Ce deuxième disque est la synthèse de tout cela : une nouvelle forme de "musique traditionnelle imaginée" moins inspirée de notre tradition que pour le premier disque, des compositions, beaucoup d'improvisations et surtout le son et l'énergie propres à ce groupe. Ce disque est aussi l'occasion d'enregistrer la rencontre avec Jean-Luc Cappozzo. Initialement prévue pour la scène et éphémère, cette rencontre est devenue pour nous nécessaire et durable car musicale et tellement humaine." Erwan Keravec

David El-Malek
Music from source


Découvrez David El-Malek!

C’est un ping-pong intime, le jeu d’un enfant né en France en 1970, mais grandi en Israël, et qui attend le bon moment avant d’embrasser cet héritage. L’histoire de deux langues, de deux cultures, mais d’un seul instrument – le saxophone – qu’on frotte tout d’abord aux réalités orthodoxes (en compagnie de Laurent Coq, Baptiste Trotignon, ou André Ceccarrelli, puis en son nom, très vite célébré par prix – Académie Charles Cros - et hommages). C’est l’expression d’un militantisme de la survie, et de la force d’une musique, qui fait qu’un peuple déraciné marche encore debout. C’est l’ombre d’un répertoire traditionnel, inspiré, et inspirant toutes les compositions originales figurant ici. C’est l’aventure d’un ensemble inhabituel (cuivres et section rythmique, dont le Bordelais Yoann Loustalot, à la trompette lumineuse), sec dans ces attaques tournoyantes, mais lyrique lorsqu’enfle la mélodie. C’est du jazz (entre le satin du bugle, et le charivari du saxophone), mais également du folklore judéo-espagnol, ou de la pulsion méditerranéenne (la calebasse du shékéré, et son rythme pénétrant). Et bien vite, ce n’est plus qu’un tapis volant. Il y a donc cet artiste (un grand technicien, mais on s’en moque, venu sur le tard à la pratique, et cela est plus digne d’intérêt), qui vient nous conter le goût des fruits, les herbes couchées par les ondes de chaleur, et l’immanence du départ. Derrière lui et dans la pénombre, il y a aussi ses grands frères (un John Coltrane ferraillant dans les African Sessions, Sonny Rollins troussant son et phrasé). Et enfin, il y a Music from Source, disque d’aspiration, complexe, protéiforme, et simple. Comme le jeu d’un enfant. C. Larrede (Les Inrock.com)

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